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SÉNÉGAL
Déjà bien enracinée dans le milieu urbain sénégalais, l’agriculture urbaine compte plus
particulièrement à Dakar pour plus de 70 % de la production légumière et fruitière. Toutefois,
la rapide urbanisation des espaces menace les droits fonciers des fermiers citadins. Les sols de
la ville dépérissent également de plus en plus à cause des nombreuses années de surutilisation
de fertilisants et de pesticides chimiques. La santé fait aussi partie des préoccupations lorsque
l’on constate que l’irrigation des cultures urbaines avec les eaux d’égout est pratique
commune. Dans ce contexte, les jardins hors sol présentent un grand intérêt pour satisfaire la
demande d’aliments frais de la population urbaine grandissante et de plus en plus pauvre de
Dakar.
Sara Finley a passé cinq mois au Sénégal cet hiver dans le cadre des stages internationaux que
parraine Alternatives. Elle a travaillé avec ANAFA (Association Nationale pour
l’Alphabétisation et la Formation des Adultes), une ONG locale qui gère deux initiatives
d’agriculture urbaine depuis leurs bureaux à Dakar et à Saint-Louis. Ces jardins servent de
sources de financement pour soutenir les activités de l’organisation. Les techniques
employées se basent sur l’utilisation de solutions nutritives visant la stimulation de la
croissance des plantes dans un substrat sans terre. Ces pratiques sont parfaitement adaptées
au milieu urbain sénégalais où l’accès à l’eau et aux terres fertiles est plutôt restreint.
Dans le cadre de son stage, Sara a travaillé avec ANAFA afin de multiplier le nombre de
projets de jardinage et d’en diversifier les méthodes de production afin d’accroître le
rendement des récoltes légumières. Un centre de recherche a été mis sur pied avec la section
de Dakar afin de déterminer les meilleures façons de cultiver des légumes en utilisant le
moins d’intrants possible. Cette initiative a pour but de rendre les projets d’agriculture
accessibles aux Sénégalais les plus pauvres de Dakar. Les expériences effectuées intègrent
l’utilisation de matériaux récupérés pour construire les structures du jardin et le recyclage de
nutriments en compostant les déchets de jardinage et les restes de cuisine.
CUBA
La République de Cuba fut confrontée à une crise majeure lorsque son fournisseur principal,
le bloc soviétique, s’effondra dans les années 1990-91. Pour parvenir à surmonter la faim et la
malnutrition, et ce sans fertilisants, herbicides, insecticides et pétrole, le gouvernement
délaissa le modèle agricole industriel et se tourna vers des pratiques plus durables et mieux
adaptées aux besoins de la population. Lors de cette révolution véritablement « verte », de
multiples modèles furent mises en place pour maximiser la production et minimiser le
transport. L’agriculture urbaine, entièrement biologique, est un de ces modèles et est
aujourd’hui bien insérée dans le tissu urbain et continu de jouer un rôle crucial pour la
sécurité alimentaire et l’économie locale.
Avec le projet des jardins sur les toits, on voit un potentiel de prolonger cette « révolution
verte » jusque dans la sphère familiale et communautaire. De la production de fruits, légumes,
fleurs, herbes, et plante médicinales pour diversifier l’alimentation et améliorer la santé, à la
réduction des déchets par la réutilisation, le recyclage et le compostage, les jardins de
proximités offrent de nombreux avantages.
L’expertise et la créativité cubaine en matière d’agriculture urbaine associée au projet
novateur des Jardins sur les toits sont des éléments clés pour développer un modèle d’auto-
production à la fois économique, écologique et sociale.
Alternatives collabore avec deux organismes d’agriculteurs cubains afin d’encourager le
partage des expériences en Agriculture Urbaine entre les deux pays. Ismael Hautecoeur
effectuera son deuxième voyage à Cuba cet automne, et nos partenaires cubains viendront
nous visiter sur le toit très bientôt. On anticipe solidifier un lien de communication entre les
projets d’agriculture urbaine cubains et le projet des Jardins sur les Toits afin de bénéficier de
l’éventail des expériences présent des deux cotés.
MEXIQUE
L’hiver dernier, Jane Rabinowicz a visité l’Institut de culture hydroponique simplifiée
(Institute for Simplified Hydroponics) à Tehuacan, au Mexique. Incorporé en 2000, l’institut
a participé à la création de jardins à Tehuacan et dans un nombre de collectivités au cœur de
la Sierra Negra, notamment à Rancho Cabras, Tepetzizintla, Zoquitlan, Tequepexpa et
Tepexilotla. Les professionnels de l’institut s’occupent de fournir de la formation et un
soutien technique aux jardiniers, tandis que ces derniers s’occupent des jardins et bénéficient
de la production, tant au plan économique que nutritionnel. À l’ISH, la culture hydroponique
fait partie d’un vaste projet social et environnemental, qui comprend l’éducation sanitaire, la
reforestation et le développement économique des collectivités. De plus, les familles qui
participent à ce programme contribuent au reboisement en plantant 1 000 pins par année ainsi
qu’à la purification des eaux vannes et ménagères au moyen de purificateurs qu’ils installent
dans leur maison.
Les activités de l’institut se déroulent dans différents climats afin de démontrer l’applicabilité
et l’adaptabilité de la culture hydroponique simplifiée à divers écosystèmes : désertiques,
tempérés, tropicaux et boréaux. Au-delà des jardins de Tehuacan, les principes de ce type
d’agriculture s’étendent jusque dans les milieux ruraux et reculés de la Sierra afin de prouver
que le projet est également réalisable dans des circonstances plus difficiles. Enfin, les tranches
de population les plus souvent marginalisées, notamment les villageois extrêmement pauvres,
les personnes âgées, les enfants autochtones au passé troublé, en sont les premiers
bénéficiaires. La facilité de transmission des techniques et la continuité du programme dans
ces différentes régions dépendent du choix des cultivars et de leurs conditions de croissance.
De plus, le suivi assuré par l’institut auprès des jardiniers est primordial. Habituellement, les
professionnels mettent en place plusieurs jardins à l’intérieur d’une zone et choisissent une
personne phare de la collectivité qu’ils forment et avec qui ils travaillent en étroite
collaboration pour qu’ensuite, les autres jardiniers puissent se tourner vers elle et s’entraider.
Cette personne sert également de contact auprès de l’institut et détient la responsabilité de
transmettre les besoins quotidiens de la collectivité (de nombreux jardiniers n’ont ni
téléphone, ni moyen de communication directe avec Tehuacan).
Ces projets servent de modèles pour établir des jardins dans les maisonnées principalement
situées dans les régions éloignées et contraintes par des conditions difficiles. Les techniques
se basent sur des concepts semblables à ceux utilisés aux Jardins sur les toits, à Montréal.
Pour en savoir davantage à propos de l’Institut de culture hydroponique simplifiée du
Mexique, visitez le site Web au www.carbon.org.
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